Dans l’Ouest de la France, le groupe Santerre dans la tourmente

Le 13 mai 2024 | Auteur : La rédaction | Actualités

Quasiment toutes les imprimeries de ce groupe, représentant 46 millions d’euros de chiffre d’affaires, ont été placées en redressement judiciaire.

Alors qu’il faut rembourser les prêts garantis par l’État (PGE) et les nombreux investissements réalisés en 2022, les défaillances sont de retour dans l’imprimerie de labeur. Le groupe Santerre, l’un des principaux groupes d’imprimeries de l’Ouest de la France (46 millions d’euros de CA avec 300 personnes, en 2022), en est l’illustration, avec la mise en redressement judiciaire de toutes ses imprimeries exceptées SDPS. Pourtant, la stratégie de laisser à chaque entité son identité, sa politique de prix et ses spécialités, tout en mutualisant l’outil de production, paraissait bonne et ne faisait pas débat. Mais la vitesse à laquelle se sont enchaînées les reprises d’entreprise pouvait inquiéter.
Peu communicant mais visiblement porté sur l’action, Thierry Santerre était devenu, en 2021, un des chefs d’entreprises les plus dynamiques de l’imprimerie française. Pivot de la consolidation, le dirigeant était rentré dans une phase de croissance externe très active durant la période Covid avec la reprise de l’imprimerie Chauveau (Chartres, 28) en 2020 et de l’imprimerie Peau (Berd’huis, 61) en 2021, deux entreprises très bien équipées mais fragilisées, venues s’ajouter à Bemo Graphic (Condé-sur-Sarthe, 61) et Technic Plus Impression (TPI, à Betton, 35), qui avaient rejoint le groupe respectivement en 2018 et 2019.
Mais très vite la flambée des prix de l’énergie et la baisse d’activité du labeur sont venues jouer les trouble-fêtes. La situation financière du groupe s’est dégradée en 2023. D’autant plus qu’un investissement hasardeux de 3 millions d’euros en 2021 dans France Jeux (https://francejeux.fr), une structure spécialisée dans la fabrication française de jeux, n’a pas connu le succès escompté. Bref, les difficultés se sont accumulées et la trésorerie s’est vite révélée insuffisante, conduisant les imprimeries du groupe à se déclarer en état de cessation de paiements. L’imprimerie Chauveau et l’imprimerie Peau ont été les premières à basculer vers un redressement judiciaire (respectivement en février et mars).
Fin avril, c’était au tour de Setig (Beaucouzé, 49), TPI et même Rapid’Imprimerie, rebaptisée RIM Imprimerie (Malansac, 56), le berceau du groupe, de connaître le même sort. Les mauvaises nouvelles se sont poursuivies le 2 mai, puisque le tribunal de commerce d’Alençon a placé Bemo Graphic en procédure de redressement judiciaire.
Dans ce contexte, l’avenir du groupe Santerre peut s’envisager de deux façons : soit l’administrateur valide un plan d’économie et de restructuration de la direction actuelle, soit un repreneur mieux disant (notamment en terme social) se manifeste. Comme chacun sait, la procédure de redressement judiciaire ouvre une période de six mois minimum, renouvelable une fois par l’administrateur, durant laquelle des offres de reprise peuvent être émises par des tiers. C’est une procédure collective qui permet la poursuite de l’activité d’une société qui se trouve en état de cessation de paiements. Elle permet notamment de geler les dettes et d’obtenir des remises de dettes et des délais de paiement lors de l’adoption du plan de redressement.
À l’heure où nous écrivons ces lignes et à notre connaissance, SDPS, spécialiste du grand format et de la PLV, installé à Saint-Denis-sur-Sarthon (61), n’est pas concerné par cette procédure. En revanche, la holding Groupe Santerre est en redressement judiciaire depuis le 19 avril dernier.

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